Le Droit au logement pour tous
À Mantes-la-Jolie, la Fondation finance des permanences d’accès au logement et à l’hébergement.
Depuis plus de deux ans, la Fondation Abbé Pierre finance en totalité deux permanences mensuelles d’accès au logement et à l’hébergement animées par l’Adil 78, à la Boutique Solidarité de Mantes-la-Jolie. 32 personnes sans domicile fixe les ont fréquentées en 2023. Les permanences de la Boutique Solidarité de Mantes-la-Jolie sont les seules accessibles aux personnes à la rue sur le département.
Mouss a connu la rue et a été l’un des premiers bénéficiaires de cet accompagnement « à la carte », à la Boutique Solidarité de Mantes-la-Jolie, « Déclic ».
« Mon père était très violent. À 14 ans, je suis parti. Dehors, c’était mieux qu’à l’intérieur. » 49 ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts, mais les années de galère sont toujours aussi présentes. « Quand tu es à la rue, tu ne peux pas trouver de travail ou alors, si tu en trouves, tu ne tiens pas plus de 15 jours. Il faut chercher à manger, où se laver, où dormir. Ce n’est pas tenable. Ce qui m’a sauvé, c’est la Boutique Solidarité de Mantes-la-Jolie. Je suis allé à « Déclic » quand je n'en pouvais plus, je devais avoir 60 ans. Je me suis dit, il faut que ça s’arrête. On m’a tout de suite aidé pour mes papiers que j’avais perdus, mais aussi pour ma demande de logement et mon recours Dalo. »
Face à l’augmentation du nombre de personnes accueillies - 80 passages en moyenne par jour – « Déclic » a mis en place un partenariat avec l’Agence départementale d’information sur le logement, il y a 2 ans, pour renforcer l’accès aux droits des personnes à la rue. « C’est essentiel ce que l’on fait là-bas, c’est la seule permanence où nous allons vers les individus et non pas l’inverse. On arrive à établir un contact et inscrire les personnes dans une logique d’accompagnement approfondi. On a remarqué que beaucoup de personnes accueillies travaillaient (CDD, petits boulots) et étaient prioritaires pour accéder au logement ou à l’hébergement. En 2023, sur 32 suivis, 26 concernaient le logement ; 7 personnes ont obtenu une proposition », précise Angèle Dupont, directrice de l’Adil 78.
« J’ai d’abord eu une chambre dans un hébergement d’urgence, puis ensuite, ce logement, à Rosny-sur-Seine. Je suis fier d’être allé jusqu’au bout, sans trop de dégâts. Sortir de la misère, il faut la volonté, c’est long. »
Avec les APL et l’Allocation Adulte Handicapé, Mouss arrive à payer le loyer et les charges de son 45 m2. « Les fins de mois sont difficiles, mais je ne vais pas me plaindre, quand je vois qu’il y a des familles qui dorment dehors. Dès que je peux, je m’assois à côté d’elles, je discute et je leur dis où aller pour être aidées. Je retourne souvent à la Boutique, je suis le genre de personne qui sait remercier. »