Dans la Drôme, défendre les personnes exilées
Depuis 4 ans, l’association « SOROSA » vient en aide aux personnes exilées, particulièrement les femmes, les mineurs et les jeunes majeurs isolés.
À Valence, ville-refuge et de transit pour de nombreuses personnes exilées en provenance d’Italie et d’Espagne, l’association citoyenne « SOROSA » tient 3 permanences hebdomadaires de défense et d’accès aux droits des personnes exilées, principalement originaires d’Afrique Noire et du Maghreb, mais aussi d’Afghanistan et d’Albanie. « Notre objectif est de défendre toute personne étrangère devant les juridictions civiles, administratives ou pénales », précise Nordy Granger, la fondatrice de l’association.
Grâce à la générosité de particuliers, l’association prend également en charge la location 10 grands logements à Valence et à Montélimar (du T4 au F7) pour éviter la rue aux jeunes et aux mères isolées. Selon les problématiques, les séjours en colocation peuvent s’échelonner de quelques semaines à plusieurs mois. Une quarantaine de personnes en grande précarité en bénéficient chaque année. « Nous sommes toujours au complet et nous sommes à la recherche de particuliers qui pourraient héberger des jeunes chez eux pendant quelque temps pour leur éviter la rue », complète Nordy Granger.
Grâce à « SOROSA », Algena, albanaise (en photo ci-dessus), vit avec sa fille de 17 ans depuis plus de deux ans dans une maison qu’elle partage avec 3 jeunes mineurs. Après avoir fui son pays en famille, Algena a divorcé et pu trouver de l’aide auprès de l’association. Aujourd’hui, elle travaille 23 heures/semaine comme aide à domicile, en attendant la régularisation de sa situation.
« Ma fille est scolarisée depuis mon arrivée en France et grâce à l’association, nous sommes à l’abri et avons un toit. J’ai 46 ans et depuis que je suis installée ici, je chercher à travailler… J’aimerais pouvoir travailler plus et avoir un logement pour moi et ma fille. En attendant, je m’occupe des jeunes qui sont hébergés ici comme nous et je les aide comme je peux, on essaye de former une famille… »
Demande ou renouvellement de titre de séjour, recours juridique face aux évaluations de minorité très rudes, recours Daho pour les personnes sans papier… 5 salariés assurent prioritairement l’accompagnement juridique et social des femmes, des jeunes mineurs et des jeunes majeurs sortis du dispositif départemental d’Aide à l’enfance (ASE).
Questions administratives, juridiques, aides alimentaires d'urgence, hébergement, aides aux démarches professionnelles, à la scolarité... une des trois permanences est réservée aux femmes, certaines d'entre elles ayant vécu des violences conjugales ou ayant été victimes de la traite des êtres humains.
Une quinzaine de bénévoles vient compléter l’équipe salariée et animent les différents ateliers proposés tout au long de l’année (soirées-jeux, repas, cours de français, aide aux devoirs…) pour alléger le quotidien des personnes accompagnées.
En moyenne, l’association reçoit 200 personnes chaque semaine, les permanences étant complétées par des rendez-vous individuels pour les démarches longues. En 2022, la Fondation a financé le renforcement de l’accompagnement juridique de l'association et avait également soutenu « SOROSA » avec la distribution de chèques-service pendant la pandémie. La Fondation devrait poursuivre son soutien en 2023.