"Droit de vivre ?" - témoignage de Raymond Etienne
"Droit de vivre ?" - témoignage de Raymond Etienne
Le 15 juin 1990, l’abbé Pierre se faisait le porte-parole de nombreuses associations, autorités religieuses et groupes politiques divers.
Son message s’adressait au Premier ministre de l’époque et au Maire de Paris :
« Je crie vers vous parce que vous êtes les élus, et donc vous êtes responsables des actions et des inactions, de celles qui font le Bien de Paris et de la France, et celles qui font son Mal, en actes ou en inactions »... « Malheur aux démocraties riches qui se moqueraient de ceux qui souffrent. Elle serait le prélude de ces régimes que les temps modernes ont nommés « fascisme ».
Régimes dont la loi tient en trois propos : d’abord les forts et pour les autres : « silence et au pas » ; enfin pour ceux qui ne peuvent pas suivre : qu’ils apprennent à agoniser discrètement... »
Dans ces extraits l’abbé Pierre rappelle à nos édiles les droits fondamentaux de tout être : le toit, le pain, le travail, l’école, les soins...Tout simplement le droit de vivre.
Qu’en est-il aujourd’hui face aux inquiétudes des associations quant à la politique de l’accueil du gouvernement ?
Qu’en est-il aujourd’hui face à l’inquiétude légitime de la Fondation devant les orientations du gouvernement en ce qui concerne la politique du logement (baisse des APL et baisse des loyers pour les HLM) ?
Qu’en est-il de la promesse électorale du candidat Macron, devenu Président : zéro SDF ?
Comme notre délégué général Christophe Robert, le dénonce au nom de notre Fondation :
« Nous assistons actuellement à une mainmise technocratique et budgétaire sans que le gouvernement ne se soucie des conséquences pour les plus fragiles. »
11 ans après le décès de l’abbé Pierre son message est malheureusement toujours d’actualité :
« La misère n’est pas une fatalité, elle vient de nous, de notre absurdité, de notre incapacité à penser le partage »
Raymond Etienne, Président du groupe de la mémoire de l'abbé Pierre, avril 2018