« Heureusement, on m’a orientée vers la Fondation »
Lauréate d’une bourse d’excellence, J. est diplômée de Science Po Bordeaux. Elle a failli se retrouver à la rue cet été.
Tout s’est parfaitement bien déroulé pendant deux ans. Originaire du Mozambique, J. est arrivée en 2017 à Bordeaux pour intégrer Sciences Po Bordeaux avec une bourse d’étude.
« J’avais donc un logement étudiant et 1200 euros pour couvrir mes besoins. J’ai même pu faire des économies, car je passais mon temps entre l’école et la bibliothèque. À ce moment-là, je n’avais pas du tout conscience de la difficulté d’avoir un logement dans cette ville et c’était un sujet qui ne me préoccupait pas. »
Mais en août 2019, avec son Master en poche, la jeune fille perd son logement étudiant. En attendant de soutenir son mémoire, elle est d’abord hébergée chez une amie pendant 3 mois, puis partage une colocation avec des étudiants qu’elle a connus pendant ses études.
« La pression a commencé à monter petit à petit. J’avais un diplôme et pour tout le monde, y compris moi, ce diplôme me permettait de trouver un travail et un logement facilement. Eh bien, non… »
J. trouve d’abord un petit boulot pour se nourrir et payer sa part de loyer. Puis elle s’engage dans un service civique. Alors qu’elle reprend ses recherches pour se trouver un logement, elle est victime d’une arnaque sur Internet.
« Cohabiter ou se retrouver chez des amis, cela ne peut pas durer… on a peur de déranger, on ne se sent pas à l’aise. Alors, comme j’avais un peu d’économies, j’ai cherché à nouveau un logement et je me suis fait arnaquer… j’ai perdu plus de 1 000 euros et là, j’ai vraiment eu peur de me retrouver à la rue. Je me suis dit : « Mais où je vais aller ? »
Heureusement, la jeune fille se lie d’amitié avec son employeur dans le cadre de son service civique et sur ses conseils, elle se rapproche de la Fondation Abbé Pierre.
Un toit et de quoi se nourrir
« Grâce à la Fondation, j’ai pu bénéficier de tickets-service pendant le confinement et pendant l’été. Cela m’a bien aidée car je me suis souvent privée de nourriture pour pouvoir tenir de semaine en semaine…
Mais surtout, j’ai pu avoir cet appart-hôtel pendant 3 mois ! Depuis que je suis installée, je peux enfin me consacrer entièrement à ma recherche d’emploi et je me sens bien plus positive. »
« Cet appartement, c’est un vrai soulagement, je suis vraiment très reconnaissante à la Fondation pour ce qu’elle a fait pour moi. Je veux le dire, un diplôme, ce n’est pas forcément l’assurance d’avoir un emploi et un logement aujourd’hui. N’importe qui peut se retrouver à la rue. Je n’avais pas conscience de cela avant… Il faut continuer à faire ce que vous faites et à écouter les gens car cela fait du bien de parler. »
Début octobre, la jeune femme a eu des entretiens dans le milieu associatif et espère qu’ils vont aboutir. « J’ai toujours rêvé de travailler dans ce milieu. »