La Fondation Abbé Pierre présente l’Etat du mal-logement dans les Hauts-de-France.
Aujourd’hui, jeudi 10 mars, à 13H30, la Fondation rend public son éclairage régional Hauts-de-France.
Cette année, la Fondation se penche plus particulièrement sur les résultats de la politique de Logement d’abord dans les territoires, principe selon lequel les personnes vivant à la rue accèdent à un logement digne de façon durable, sans passer par des services d’hébergement, avec un accompagnement global adapté.
Dans les Hauts-de-France, ce principe d’action fait la quasi-unanimité chez les acteurs rencontrés dans le cadre du rapport. Plusieurs collectivités se sont en outre engagées dans des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI), certaines depuis plus de 4 ans. Elles ont développé d’importantes synergies d’acteurs et leurs résultats sont probants.
Dans une région historiquement bien dotée en logement social, la proportion de personnes accédant au parc public après un passage dans l’hébergement a ainsi fortement augmenté depuis 2017, passant de 3,4 % à 5,5 % du total des attributions en 2019. En outre, les modalités d’accompagnement ont été adaptées à des publics éloignés du logement.
Néanmoins, cela ne suffit pas. L’accès au logement reste entravé par l’insuffisance de la production de logements très abordables. L’accès au logement social s’améliore pour les personnes sortant d’hébergement, mais peu pour les personnes sortant de la rue. Les expulsions locatives risquent de s’intensifier, appelant à une véritable politique de prévention. Le logement reste inaccessible aux personnes ayant de faibles ressources et aux personnes sans papiers. La politique de résorption des bidonvilles a pour sa part connu un coup d’arrêt brutal et inexplicable en juillet dernier, alors qu’elle a fait toutes les preuves de son efficacité.
Alors que la région est notamment marquée par le logement indigne, la précarité énergétique et par l’augmentation du nombre de jeunes et de familles sans domicile, la Fondation appelle l’ensemble des responsables politiques à changer d’échelle, pour que le droit au logement soit respecté pour toutes et tous.
La lutte contre le sans-abrisme nécessite une production massive de logements abordables pour les plus modestes et des conditions d’entrée qui puissent permettre à toutes et tous de sortir du cycle infernal de la rue.