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La Rochelle : s’unir pour loger les jeunes

La Fondation Abbé Pierre, le Cllaj, les élus et les bailleurs locaux réunis pour développer le logement des jeunes en Charente-Maritime. La location sur cette partie de la côte atlantique atteint un record national : 16, 5 euros/m2.

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C’est à l’initiative du Comité local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ) de La Rochelle et de l’Agence régionale Aquitaine que cette réunion d’information et de travail a été organisée le 11 juillet avec des représentants élus de la Ville, de la CDA, du Département, eh charge de l'habitat et en présence de bailleurs sociaux locaux. 

 

Les jeunes, premières victimes du mal-logement

Pour Frédéric Milhiet, directeur du CLLAJ de La Rochelle et président de l’UNCLLAJ, la situation devient intenable. « Il y a un vrai décalage entre le salaire et le coût du logement. Les jeunes sont touchés de plein fouet : comment se loger quand on enchaîne les CDD et que l’on ne décroche un CDI – dans le meilleur des cas – lorsque l’on a 28 ans ? Sans parler de la garantie des loyers qui bloque encore un peu plus les situations déjà très précaires.
 

Plus d’un millier de jeunes accompagnés et logés chaque année

Financé par la Fondation Abbé Pierre depuis sa création il y a plus de vingt ans, le CLLAJ de La Rochelle accompagne dans le logement des centaines de jeunes chaque année à travers ses trois antennes réparties sur l’ensemble du territoire rochelais.

200 places en logements temporaires permettent d’assurer une passerelle avant le logement autonome et un parc de 65 logements du T1 au T4 proposent une diversité de solutions au public jeune. « Les jeunes recouvrent de multiples problématiques : il y a les stagiaires, les CDD, les CDI, les femmes seules isolées, les jeunes ménages… Nous avons un rôle de passeur, de garant moral. Ils ne connaissent pas forcément leurs droits, les dispositifs mis à leur disposition.

 

Été rime avec saisonniers

Sur l’île d’Oléron toute proche, le CLLAJ assure des sous-locations aux jeunes saisonniers afin qu’ils puissent avoir un logement décent pendant les mois d’été, lorsque l’île regorge de touristes et que les résidences secondaires sont pleines. « Nous arrivons ainsi à loger les jeunes pour 250 euros, toutes charges comprises, ce qui est à peine le prix d’une place sur un camping, ici, en plein été. »

2500 saisonniers travaillent sur l’île en cette période estivale et seulement 41 % des employeurs donnent un logement à leurs employés… La situation est encore loin d’être idéale.Le logement des jeunes est un enjeu fort pour la Fondation et pour le CLLAJ, partenaire de l’opération Abbé Road et présent sur le bus de la tournée pendant sa halte aux Francofolies.

Au-delà du festival, la réunion de ce 11 juillet porte un objectif précis : augmenter l’attribution des places Hlm pour les jeunes pour atteindre 20 à 25 %... Aujourd’hui, il atteint tout juste 11 %. Une urgence pour la Fondation Abbé Pierre et le CLLAJ : les jeunes de moins de 30 ans représentent 30 % des demandeurs de logements sociaux en Charente-Maritime.

À la fin de la réunion, des propositions concrètes ont été posées sur la table en vue de mobiliser le parc privé ancien à vocation sociale, de produire des logements de type 1 et 2 dans le parc HLM pour répondre plus spécifiquement à la demande jeunes et de prendre plus en compte du phénomène « monoparental ».

D'autre part, un engagement sur un effort plus important pour attribuer des logements du parc social à des jeunes en difficultés a été pris.

Enfin, des pistes et des propositions ont été évoquées : mobilisation des internats pour loger des travailleurs saisonniers hors période scolaire, une approche des employeurs locaux fortement demandeurs de saisonniers afin de contribuer au financement de leur logement pendant la saison.
Le principe d’une « maison des saisonniers », sur le modèle de celle du bassin d’Arcachon a été acté ainsi que la garantie du bon déroulement des séjours en missionnant les opérateurs (CLLAJ notamment) pour « exploiter » les dispositifs nouvellement crées.