L'édito du 27 avril
Cher(e)s Ami(e)s,
Vous le savez, la crise sanitaire majeure que nous traversons a plongé les personnes les plus vulnérables dans une détresse absolue aux premiers jours du confinement. Sans solution pour se nourrir, se laver ; sans abri pour se protéger, se confiner.
Face à la gravité de la situation et à son ampleur inédite, la Fondation a rapidement lancé un « fonds d’urgence SDF » pour répondre aux besoins vitaux des plus fragiles… Grâce à la générosité de chacun d’entre vous, ce fonds dédié auquel la Fondation a abondé à hauteur de 500 000 euros, a permis de distribuer plus de 75 000 tickets-service aux personnes à la rue et en grande difficulté pour leur permettre d’acheter de la nourriture, des couches et du lait pour les nourrissons, de fournir des kits d’hygiène ; de développer les maraudes, de renforcer les mises à l’abri de personnes sans domicile…
Alors que nous entamons le 2e mois de confinement, d’autres besoins ont surgi. Qu’il s’agisse des étudiants en situation précaire, de petits entrepreneurs au bord de la faillite, de familles modestes, de travailleurs saisonniers ou à temps partiels… des dizaines de milliers de personnes ont vu leur situation se détériorer rapidement et pour certains, privés de ressources, la situation est très vite devenue intenable.
Dans les quartiers populaires, où se concentrent de nombreuses personnes et familles en situation de pauvreté et de mal-logement (surpopulation, logements insalubres…), le quotidien est particulièrement difficile et les besoins très importants (nourriture, produits d’hygiène, aide au paiement des charges, santé, soutien psychologique…). Là aussi, avec des associations soutenues par la Fondation Abbé Pierre, nous tirons depuis plusieurs jours la sonnette d’alarme et tentons d’apporter une aide de première urgence.
Par ailleurs, alors que le Gouvernement a annoncé une sortie progressive du confinement à partir du 11 mai et que la puissance publique réfléchit avec les associations à « l’après », il est absolument essentiel que les plus fragiles d’entre nous soient mis au centre de la réflexion et que des mesures sociales d’ampleur soient mises en place au plus vite pour permettre à chacun de rester debout dans les mois à venir.
Le Président de la République a témoigné de la nécessité de continuer de faire la guerre à la pandémie. Il faut aussi continuer de faire la guerre à la misère et aux inégalités sociales que cette crise ont fait violemment ressurgir. La Fondation est convaincue que nous ne pourrons sortir de cette épreuve collective qu’en construisant une société plus juste et plus solidaire, plus respectueuse de chacun et de l’environnement, à l’échelle de notre pays, tout comme à l’échelle internationale. Soyez certains que nous ne manquerons pas de continuer à porter ce message dans les territoires et jusqu’au sommet de l’État.