Les droits des enfants bafoués !
Le 5e rapport annuel de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels paraît aujourd’hui.
Dans le 5e rapport annuel de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels (squats, bidonvilles et campements) a recensé 1 111 expulsions sur le territoire national, dont 729 pour le littoral nord, chaque lieu de vie représentant en moyenne 130 personnes.
Cinq ans après la publication de l’instruction du 25 janvier 2018, les expulsions sont toujours trop nombreuses et majoritairement mises en œuvre sans que les droits fondamentaux ne soient respectés.
Outre les conditions souvent violentes dans lesquelles les expulsions se déroulent, dans 85 % des cas, elles ne donnent lieu à aucune solution d'hébergement ou de relogement, contraignant les personnes à l’errance.
Le rythme des expulsions ne faiblit pas, bien au contraire : 382 expulsions ont par exemple été recensées par l’Observatoire, hors Calais et Grande-Synthe, contre 308 l’année précédente.
Cette année, alors que notre pays traverse une grave crise du logement et de l’hébergement d’urgence, l’Observatoire s’attache à décrire, et pour la première fois, les conséquences concrètes des expulsions sur les enfants.
Un enfant vivant dans un lieu de vie informel reste un enfant sans domicile dont on coupe les perspectives d’un avenir sécurisé, du point de vue de sa santé physique et mentale, de sa scolarité et de son intégrité, ainsi que l’explique le rapport.
Ce 5e rapport analyse également certaines situations locales (Wasquehal dans la Métropole de Lille ou Bordeaux, par exemple) et donne à voir des exemples inspirants de résorption, à même d’éclairer les politiques publiques en la matière (villa de Grèzes à Montpellier ou squat Saint-Bazile à Marseille).
Au regard de ces constats, les associations de l’Observatoire, dont la Fondation Abbé Pierre, appellent à une politique de résorption qui prenne en compte l’intérêt supérieur des enfants, premières victimes des expulsions, comme un enjeu majeur, et garantisse leurs droits fondamentaux.
Elles rappellent enfin que les expulsions sont trop souvent menées au mépris des normes et principes encadrant pourtant leur mise en œuvre.
C’est pourquoi, elles livrent aux décideurs publics et privés une Charte des droits des habitant·es de lieux de vie informels, qui a pour ambition de faire évoluer les mentalités et le regard porté sur les habitant·es de squats, bidonvilles et campements, en communiquant sur la reconnaissance et le respect de leurs droits fondamentaux et de leur dignité.
Télécharger le rapport en cliquant ici