Lieux de vie informels : les expulsions augmentent, pas les solutions de logement !
2 078 expulsions ont été recensées, du 1er novembre 2021 au 31 octobre 2022, en France métropolitaine.
Dans son nouveau rapport annuel, l’Observatoire inter-associatif des expulsions collectives de lieux de vie informels a recensé 2 078 expulsions du 1er novembre 2021 au 31 octobre 2022, en France métropolitaine. Cette année encore les expulsions ont augmenté, principalement dans les territoires du Calaisis et du Dunkerquois : l'année précédente, l'Observatoire avait comptabilisé 1 330 expulsions en France métropolitaine sur la même période.
Dans 95% des cas, la majorité des personnes n’a reçu aucune proposition de relogement, ni même d’hébergement, entraînant un retour à la rue, à l’errance, une rupture dans la scolarisation des enfants, des suivis médicaux et sociaux, et souvent, la réinstallation sur d’autres lieux d’habitat précaire, voire sur les mêmes lieux. Cette politique est particulièrement inefficace et coûteuse.
Une réelle politique de harcèlement perdure dans les territoires du Calaisis et du Dunkerquois. Le littoral représente à lui seul 85% des expulsions signalées et leur nombre en valeur absolue a fortement augmenté depuis l’an dernier.
Les associations de l’Observatoire demandent à nouveau que des solutions de logement dignes et pérennes soient proposées à chaque habitant·e, quels que soient son origine, sa situation administrative, ses projets et ses besoins. Face au rythme inquiétant des expulsions de cette année, il est vital que les pouvoirs publics sortent d’un traitement répressif et se saisissent véritablement de cette question, pour enrayer réellement, au-delà d’une volonté affichée, l’une des manifestations les plus dures de la crise du logement.
L’Observatoire inter-associatif des expulsions collectives de lieux de vie informels est composé de plusieurs associations : la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, la Ligue des Droits de l’Homme, le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope, la Plateforme des Soutiens aux Migrant·e·s, Human Rights Observers (projet porté par l’Auberge des Migrants), la Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du Voyage et l’Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens.