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À Marseille, l'habitat transportable répond à l'urgence

À la Pointe Rouge, la Fondation a financé le premier modèle de bungalow pour répondre à l’urgence des familles sans toit.

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30 m2, deux lits superposés, une cuisine équipée, une salle de bains et un coin salon avec un canapé-lit… c’est le 1er février, jour anniversaire de l’Appel de l’abbé Pierre en 54, que l’Agence PACA de la Fondation Abbé Pierre, a dévoilé ce prototype unique en son genre d’habitat transportable et autonome. Laurent Desmard, président de la Fondation Abbé Pierre était sur place.

« C’est une très belle réalisation ; ce n’est pas une caravane ni un mobil-home, c’est vraiment une structure où l’on peut se poser, dans le confort et la sécurité. »

Autre spécificité de cet habitat transportable, des panneaux solaires sur le toit pour le chauffage et l’eau chaude et un recyclage de l’eau de douche la rendent autonome énergétiquement pour une durée de 15 jours.

À Marseille, près de 12 000 personnes ont été à la rue à un moment donné de l’année avec, en prime, une hausse des expulsions locatives sur la région. L’arrivée importante de familles roms corse encore la donne pour les acteurs de terrain. « Trouver une solution immédiate, c’était ça notre cahier des charges », raconte Fathi Bouaroua, ancien directeur de l’Agence régionale de la Fondation. « Il nous fallait une maison facilement transportable, autonome en énergie, que l’on puisse poser n’importe où. Et ce n’était pas évident ! »

Dans quelques jours, un couple de compagnons de la communauté Emmaüs Pointe Rouge s’installera dans la coquette petite maison, réalisée grâce au partenariat de la Fondation Abbé Pierre avec l’Ampil et l’association « Appel d’Aire », chantier d’insertion des jeunes en, décrochage scolaire, qui s’est chargé de la réalisation du prototype.

L’objectif des concepteurs du projet est de dupliquer cet habitat en 25 exemplaires. La Métropole marseillaise et la région ont déjà participé au financement du prototype. En passant à une production industrielle, l’équipe table sur un coût global de 30 000 euros par maison. Sans le soutien financier des acteurs publics (Etat, collectivités, bailleurs…), le projet ne pourra pas se développer, sans oublier que cette soiution qui peut répondre à l’urgence sociale et climatique, ne doit pas remplacer un vrai logement.