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À Montpellier, le football n’a pas de frontière

Au sein de l’association « En Jeu », une trentaine de joueurs s’entraînent pour participer à la Coupe du monde des sans-abri, la Homeless Word Cup.

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Sélectionnés dans toute la France, les joueurs fréquentent des associations, des structures d’accueil ou encore des Centres d’hébergement d’urgence (CHRS). Au total, une trentaine de structures, dont le réseau des Boutiques Solidarité de la Fondation.

« Le sport à Montpellier, ça a commencé avec la Fondation dans les années 2005-2006, avec les Rencontres du Sport Solidaire organisées par l’association. Gestare… Puis il y a eu Sète à toi ! et c’est vrai que c’est avec la Fondation qu’on a vraiment pu commencer à changer le regard sur les personnes en errance et en grande difficulté via le sport. Avec le football et le sport en général, on essaie d’atténuer toutes les formes d’exclusion et on le voit, pour beaucoup des personnes que nous soutenons, cela permet d’aller mieux. C’est un premier pas vers l’inclusion, la reprise d’une vie normale », précise  Patrick Mbongue, éducateur spécialisé de formation qui travaille à la Boutique Solidarité de Montpellier depuis 2005 et qui est également membre de l’association « En Jeu ». 

Le 10 juillet prochain, ils seront 4 joueurs et 2 joueuses sélectionnés pour la Coupe du monde des Sans-abri qui se déroulera en 2023 à New York à jouer à Bobigny avec la Fondation Abbé Pierre. En attendant cet événement international où 40 nations seront représentées, ils ont tous répondu « présents » et participeront avec plaisir au match caritatif organisé par Skyrock au profit de la Fondation.

« Je trouve ça très bien qu’une radio comme Skyrock que les jeunes écoutent organise un match et un événement comme celui-là. Permettre à des personnes en difficulté, à la rue, de rencontrer des rappeurs et leur donner de la visibilité, c’est vraiment une initiative qui permet de changer les choses, de qui construit un pont entre la société et ces personnes… À partir de là, tout est possible ! » ajoute Patrick.

Venus de Grenoble, de Montpellier ou encore de Poitiers, leur dernière rencontre sur un terrain s’est déroulée en septembre dernier, aux Pays Bas. Depuis, chacun s’entraîne de son côté tout en s’impliquant dans son parcours d’insertion.

Meriem, en charge de l’équipe féminine à l’association « Soccer de rue 38 », à Grenoble, sera à Bobigny avec 2 de ses joueuses, toutes deux ayant connu la rue.

« Le foot, c’est d’abord du lien social pour toutes les personnes qui en ont vraiment besoin. Depuis la création de l’association il y a 2 ans, nous avons environ 25 joueurs, dont 8 femmes, qui viennent à l’entrainement tous les mardis, ça permet d’avoir un cadre, de se retrouver et bien sûr, c’est très bon pour la santé. Localement, l’association se développe beaucoup depuis la fin du Covid et nous sommes aussi en lien avec « En Jeu » pour le volet international et la Coupe du monde des sans-abri. Mon objectif, c’est de monter une équipe de France féminine. En attendant, dès qu’on peut participer à un événement sportif, on est super content ! Pour le 10 juillet, les filles sont très motivées. On reste sur un entrainement à cinq comme nous le faisons normalement jusqu’à dimanche, mais j’ai donné la consigne de faire attention à l’alimentation ! » confie Meriem.

À Clermont-Ferrand, Ibrahima travaille aujourd’hui au SIAO de Montpellier et a aussi connu la rue. Aujourd’hui, il fait partie de l’association « En Jeu » dont il est un membre actif. Participant à tous les entraînements, il aide à son tour les joueurs qui sont en difficulté et sera bien évidemment présent dimanche 10 juillet : 

« Le foot, c’est universel, ça donne confiance en soi. Moi, au début, quand je suis arrivé en France, j’étais aussi en galère… quand j’ai entendu parler de la Boutique Solidarité et des entrainements de foot, j’ai tout de suite jouer. Petit à petit, j’ai pris confiance, on m’a donné des responsabilités et j’ai encadré les jeunes qui s’entrainaient. Puis, en 2017, j’ai été sélectionné pour participer à la Coupe du monde des sans-abri, à Oslo. J’ai eu mes papiers la même année ! ça m’a permis de trouver un travail, ça a changé ma vie cette année-là. Aujourd’hui, je me dégage du temps pour continuer les entrainements et aider les jeunes, comme on m’a aidé. Participer à des matchs, c’est le rêve de tous les joueurs. Le match de dimanche, si ça peut aider la Fondation et tout ce qu’elle fait pour ceux qui en ont besoin, c’est super ! Elle fait un travail énorme, si on peut aider en jouant, c’est normal et c’est avec très grand plaisir ! »