Pacte du pouvoir de vivre : 8 mesures d’urgence
Lundi 17 juin, les signataires du Pacte social et écologique donnaient une conférence de presse à la Fondation Abbé Pierre.
Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre, signataire du Pacte du pouvoir de vivre.
« Alors que le grand débat national a été clôturé par le Président de la république et que le Premier ministre a présenté son discours de politique générale il y a quelques jours à l’Assemblée nationale, il nous a semblé essentiel d’interpeller le Gouvernement : c’est maintenant qu’il faut agir pour inverser la tendance et susciter une amitieuse transformation du pays vers une société plus juste et écologique. Nous voulons croire que le décalage que nous constatons entre l’intention générale de nos responsables politiques et les actes effectivement posés à ce stade, n’est que temporaire.
Passoires thermiques et minima sociaux
Parmi les 8 mesures que nous présentons, les questions de logements indignes et de minima sociaux sont emblématiques de notre démarche : c’est en associant mesures sociales et environnementales que nous réussirons la transition aujourd’hui nécessaire. Concernant la rénovation des passoires thermiques, il est possible et nécessaire d’agir immédiatement sans attendre de nouvelles commissions ou de nouveaux rapports... Il en va de même pour les minima sociaux qui doivent évoluer au même rythme que les revenus du travail ; mais aussi du grand âge dont la perte d’autonomie doit être accompagnée et financée… sans oublier les jeunes de moins de 25 ans qui ne touchent toujours pas le RSA.
Arbitrages budgétaires, loi énergie-climat, concertation autour du Revenu Universel d’Activité… Durant tout l’été et jusqu’à la fin de l’année 2019, les décisions financières et les mesures fiscales vont être réfléchies et débattues, notamment dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020. Les 8 mesures ou chantiers urgents que nous avons détaillés avec les organisations du Pacte doivent être intégrés pour passer à la vitesse supérieure et engager une véritable transition sociale et écologique.
L’investissement, la fiscalité, la norme
Pour réussir, ce Pacte doit être nourri d’une volonté politique forte, qui s’appuie sur 3 leviers indispensables : l’investissement – pour favoriser une économie plus respectueuse de notre environnement, ou protéger les plus fragiles – une fiscalité plus juste qui encourage les bonnes pratiques et dissuade les mauvaises– et enfin, la définition de normes pour engager l’ensemble de la société dans la transformation que nous appelons de nos vœux , par exemple en ce qui concerne la rénovation des 7 millions de passoires thermiques que compte notre pays.
Chaque jour, à la Fondation Abbé Pierre, nous avons l’occasion de voir combien agir sur le mal-logement, c’est agir simultanément sur la dignité des personnes et sur la préservation de notre environnement. Grâce aux programmes « Toits d’abord » et « SOS Taudis », des milliers de ménages vivent aujourd’hui dans des conditions décentes et les économies de charges réalisées leur donnent effectivement un pouvoir de vivre accru.
Plus vite le Gouvernement actionnera ces 3 leviers, plus vite nous commencerons à sortir d’une situation économique et sociale dont le plus grand nombre ne veut plus, conscient du fait que notre société laisse de plus en plus de personnes sur le bord de la route. »
La Fondation et les 43 associations signataires du Pacte, écriront dans les prochains jours au Premier ministre et aux ministres concernés pour les rencontrer et leur présenter ces 8 mesures prioritaires.
Les 66 propositions contenues dans le Pacte écologique et social seront présentées elles aussi dans le détail à la rentrée. L’ensemble des associations a par ailleurs décidé la création d’un « Observatoire du pouvoir de vivre » pour mesurer le degré de mise en œuvre des mesures et propositions.