Un toit pour tous à Metz !
Lundi 27 mars, à l'initiative de plusieurs associations, l'Agence Grand Est interpellait les pouvoirs publics, place de la République, à Metz
La semaine dernière, en moyenne 85 personnes ayant réussi à joindre le 115 n'ont reçu aucune solution d'hébergement. Sans oublier les personnes qui ont appelé et qui se sont découragées, et celles qui n'appellent plus, car elles mettent toute leur énergie à trouver où dormir le soir.
130 à 150 personnes dehors toutes les nuits
Le 115, en Moselle comme dans d'autres départements, est sous-dimensionné au vu de la demande. En fait, nous estimons que 130 à 150 personnes dorment à la rue chaque nuit.
La Préfecture a réquisitionné cet hiver un bâtiment, la Halte de Nuit, pour abriter pendant un peu moins de deux mois, soit 80 places. Tant qu'elle a fonctionné, la Halte de Nuit a permis d'héberger temporairement les personnes en attente d'un hébergement plus pérenne.
Depuis sa fermeture le 21 février, le nombre de situations sans solutions augmente. Depuis le mois de décembre, les personnes qui essaient de trouver un abri, même de fortune, sont systématiquement délogées et chassées, comme si on voulait nier leur existence sur le territoire messin.
Conséquence de cette maltraitance, les personnes sont forcées à l'errance et elles sont difficilement repérables et identifiables par les associations qui, comme Médecins du Monde, tentent de les aider. De fait, les conditions sanitaires sont de plus en plus dégradées, et le suivi des soins à apporter devient impossible.
Par ailleurs, le manque de ressources entraîne un problème d'alimentation majeur.
Quelquefois, le seul repas de la journée des personnes à la rue est un petit-déjeuner ou un déjeuner à la Boutique Solidarité de la Fondation Abbé Pierre ou à l'Accueil Jean Rodhain du Secours Catholique. Aujourd'hui les associations de solidarité arrivent à saturation.
Le 31 mars marque la fin officielle de la période hivernale. Mais quelle que soit la saison, les personnes à la rue restent vulnérables. Comment accepter qu'aujourd'hui 150 personnes ne puissent trouver un hébergement ou un logement dans une ville de 120 000 habitants qui pourtant ne manque pas de locaux vacants ?
Les associations signataires de cet appel renouvellent leur demande au Préfet de Moselle pour qu'enfin tous les moyens soient mis en œuvre, afin que dès maintenant et sans attendre plus aucune personne ne dorme dehors à Metz.
L'Etat trouve les moyens en hiver ou juste avant l'hiver, pourquoi ne les trouve-t-il pas tout au long de l'année ? 10 ans déjà que la Loi Dalo (Droit Au Logement Opposable) a été promulguée, pourquoi reste-t-il encore en France, 5ème puissance mondiale, 130 000 personnes à la rue ?
Associations participantes à l"interpellation : Fondation Abbé Pierre pour le Logement des Défavorisés, Médecins du Monde, CASAM, MRAP, Secours Catholique, Pas Assez La Chaouée, Action Froid, Welcome, RESF.